top of page

                                        Bonjour,

                                        L'association les Oliviers œuvre pour l'édification d'un monde où les droits des enfants vulnérables, à                                         une éducation de base de qualité et à un environnement sain et sécurisé, sont pleinement réalisés.                                          Beaucoup d’enfants sénégalais n’ont pas accès à une bonne éducation de base ou n'arrivent pas à                                          boucler correctement leur cycle primaire. Les causes sont multiples: Certaines sont de natures                                                   économiques ou démographiques, d'autres tout simplement dégradantes.

       Il est vrai qu'au Sénégal, plus de 50% de la population est âgée de moins de 20 ans. La population scolarisable est caractérisée par un taux d’accroissement annuel de 2,7% et passera à plus de 2,6 millions en 2025. Les enfants âgés de         7 à 12 ans passeront de 837 575 en 2011 à 2 685 513 en 2025. Conséquemment, il y a une tension sur le système éducatif (PAQUET 2013). Des milliers d’enfants sénégalais étant ainsi confrontés au défi de pouvoir bénéficier d’une éducation

de base de qualité.

         Parallèlement, les enfants en souffrance affective et pédagogique sont de plus en plus nombreux et très visibles dans les rues des grandes villes du Sénégal. En effet, dans notre pays, des milliers d'enfants ne bénéficient pas d'une enfance respectée et heureuse. Constat qui fait facilement l'objet d'un consensus vu le nombre d'enfants mendiants qui sillonnent quotidiennement les rues. Ceux-ci sont soit des enfants talibés, soit des enfants vivants avec leur famille dans la rue, ou encore des enfants vivants sous un toit mais issus de familles vulnérables.

          Il est vite apparent que ce nombre ne cesse d'augmenter. De très jeunes filles et garçons sont affectés. Parfois, ils n'ont même pas atteint les cinq ans. En plein jour et même tard dans la nuit nous rencontrons ces enfants, très souvent pieds nus et sales, demandant de l’argent et de la nourriture aux passants. Visiblement, ils souffrent de plaies infectées et de bien d'autres maladies dues aux conditions pénibles dans lesquelles ils vivent, aussi bien dans la rue que dans les abris de fortunes dont ils disposent en guise de maison. Ces enfants sont forcés à la mendicité par des adultes qui leur exigent un quota journalier en argent ou en denrées alimentaire, et qui n'hésitent pas à leur infliger des châtiments physiques s'ils ne rapportent pas cet argent. Parfois ce sont leurs propres parents qui les forcent à la mendicité. Ils subissent toutes sortes d'abus au vu et au su de tout le monde. De nombreux enfants sont morts en conséquence de mauvais traitements.

      Qu'on ne nous dise pas que la mendicité participe à la bonne formation et à l'éducation de l'enfant. Ce sont des généralités partout répétés qu'il nous faut très vite déconstruire. L'éducation est un processus "d'humanisation" dont l'objectif est de doter l'enfant de valeurs morales qui feront d'elle ou de lui un être sociable, un agent moral au service de son peuple et de toute l'humanité. S'il est encore vrai que l'éducation proprement dite doit conduire l'enfant de la dépendance à l'autonomie alors il faut avouer que la mendicité va à l'encontre d'une bonne éducation. Car  il se trouve en la mendicité une composante psychologique qui ôte à l'enfant aussi bien son indépendance que sa fierté. La mendicité contribue à la corruption précoce de l'esprit du jeune enfant. Elle en fait un être dépendant, docile et sans fierté. N'oublions pas que la nature d'un enfant n'est pas déterminée à priori. La nature d'un enfant est malléable à volonté et c'est pour cette raison qu'il est dit que " tous nous devenons notre enfance". Autrement dit, aucune impression reçue pendant l'enfance ne s'efface avec le temps mais elles deviennent au contraire une partie intégrante de la personnalité de l'adulte que nous devenons. Si tel est le cas, qu'attendons-nous pour mettre du bien, du beau et du vrai dans l'enfance de ces futurs adultes.

       Maintenant, la question bona fide est de savoir à qui la faute si l'enfance est en détresse dans notre pays. À cette question nous répondons que Nous sommes tous responsables: Nous accusons les parents qui abandonnent ou qui se résignent à abandonner leurs progénitures à la rue ou à d'autres personnes qui n'en prennent pas soin. Nous faut-il rappeler que les parents sont les premiers responsables de leurs progénitures? Ils ont l'obligation de les nourrir, de les protéger, de les éduquer, de les aimer, d'en prendre soin. Nous accusons les prétendus maitres coraniques qui sont en vérité des chefs d'entreprises à but lucratif, nous les accusons de mettre des milliers d'enfants à la mendicité, de les exploiter économiquement à leur propre fin,  nous accusons la société sénégalaise qui se résigne et qui subit quotidiennement la scène terrifiante de ses enfants maltraités, nous accusons les autorités étatiques de ne pas prendre  d'initiatives politiques suffisantes pour éradiquer ce fléau, nous les accusons de porter peu d'importance au trafic d'enfants étrangers qui sont ensuite forcés à la mendicité dans notre pays, nous les accusons également de faillir à leur responsabilité d'appliquer les lois sur la protection de l'enfance que notre pays a ratifiées. Ainsi nous sommes tous coupables et tous nous devons agir pour mettre fin à cette cruauté morale, politique et sociale. 

         Les membres actuels et futurs des Oliviers et moi-même avons pris conscience que la maltraitance des enfants est un affront au développement humain qui requiert un traitement rigoureux. Nous avons pris la ferme décision de participer à donner aux enfants maltraités, joies et rires, éducation et "humanisation"  là ou il n'y a que souffrances et blessures,  maltraitance et exactions.  Nous sommes conscients des abus et du mauvais traitement que subissent des milliers d'enfants dans notre pays. C'est une douloureuse prise de conscience qui nous oriente naturellement vers l'action.

           Notre action sera double et principalement orientée vers la création d'un cadre de protection, de défense et de réalisation des droits de tout enfant à une éducation de base solide et à un environnement sain. D'une part, nous travaillons activement à la création d'environnements favorables à l'éducation des enfants vulnérables. Le centre d'éducation et de formation que nous projetons de construire répondra à cette exigence. Il s'agira plus précisément  d'assurer, à la fin de chaque cycle, la scolarisation et/ou la formation de cent cinquante (150) enfants et adolescents vulnérables. La tranche d'âgé de nos cibles varie entre 6 et 16 ans. D'autre part, dans le but d'impliquer efficacement la population et les autorités étatiques nous avons réfléchi et défini des mécanismes de plaidoirie et de sensibilisations qui sont déjà mise en œuvre et qui nous permettent de diffuser largement " cette conscience orientée vers l'action" qui est le fondement même des Oliviers.

         Nous célébrons tous les enfants  et considérons chaque enfant comme étant le porteur d'une dignité et de droits qui ne sont en aucun cas négociables.

 

Célébrons les enfants!

             Dr. Khalia Haydara

         Enseignante Chercheuse

               Philosophie/UCAD

Fondatrice et présidente de l'association

                         Les Oliviers

logoolbon2.png

© 2016 les oliviers

bottom of page